La référence à l'identité comme signe indubitable de l'amour du pays a-t-elle un sens ? Quand on se ressent "étranger à nous-même", on rencontre ce qui, en nous, est exilé, séparé des territoires de notre connaissance habituelle. Jusqu'à quel point cet effet d'étrangeté nous appartient-il ? C'est dans un "trou perdu" que le monde se vit comme un "ailleurs absolu". Malgré cette attraction du lieu auquel nous attribuons inconsciemment ou non notre préférence, nous rêvons de l'errance, ou nous la pratiquons comme des apatrides. Les représentations du territoire, en deçà des découpages de sa gestion contemporaine, tirent leur puissance à créer du paysage de l'aventure de nos retours de mémoire.

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